Quand on parle d’analyse ESG, la question du traitement de la donnée est souvent complexe. Afin de faire des choix d’investissement, les gérants doivent collecter la donnée, la contrôler puis assurer la transparence sur son processus de transformation. Des étapes aussi cruciales que complexes pour les acteurs financiers qui sont souvent mal outillés pour les réaliser.
Un fonds qui promeut la durabilité dans sa stratégie doit être en mesure de procéder à une analyse ESG sur la majorité des titres détenus. Il doit donc pouvoir récupérer un set minimal de données ESG sur :
Or, selon une étude réalisée par WeeFin sur le niveau de transparence des fonds ESG, 20% des fonds s’engagent à des taux de couverture ESG trop faibles au regard de leur niveau d’ambition affiché.
Un chiffre qui met en évidence les difficultés d’accès aux données ESG.
Pour collecter la donnée ESG, les investisseurs se tournent vers des fournisseurs de données. Ceux-ci peuvent être publics, privés ou encore provenir directement des entreprises en portefeuille. Les sources de données privées sont nombreuses mais onéreuses. L’alternative des sources de données publiques existe mais nécessite tout de même des travaux de retraitement qui s’avèrent techniques et chronophages. Quelle que soit l’option choisie, le temps et l’expertise nécessaires à la mise en place d’un processus de collecte en interne constituent des obstacles à l’acquisition des données.
Enfin, à noter que l’enjeu de la récupération de la donnée est également lié à son manque de disponibilité, qui persistera tant que les réglementations étrangères ne s’aligneront pas avec les exigences européennes, telles que CSRD, imposant aux entreprises de publier avec exhaustivité les informations liées à la durabilité.
Une fois collectées et en amont de leur utilisation, les données ESG doivent être vérifiées afin d’assurer leur qualité et leur cohérence. Sans contrôle, un fonds pourrait être amené à investir dans des sociétés non alignées avec la stratégie de durabilité qu’il promeut et ce, quel que soit son niveau d’ambition. Il nous paraît essentiel de souligner ici que l’investisseur s’expose ainsi à un risque de greenwashing.
La nécessité de vérifier la donnée ESG est un sujet sur lequel les régulateurs se concentrent. Le régulateur français a d’ailleurs souligné, lors de la publication des résultats de ses contrôles SPOT, l’importance de contrôler l’ensemble des données ESG utilisées. Or, 33% des fonds analysés dans notre étude ne déclarent pas réaliser de tels contrôles.
Après récupération et contrôle des données, les acteurs financiers les transforment pour créer des méthodologies afin d’intégrer l’ESG dans la gestion de leurs fonds. Ces méthodes d’intégration peuvent prendre différentes formes, telles que les exclusions sectorielles et/ou normatives, la prise en compte des PAI ou encore les notations ESG.
Pour l’ensemble de ses méthodologies, l’acteur financier doit être transparent. C’est en partageant des explications claires et compréhensibles qu’il permettra à l’investisseur final de comprendre la manière dont le fonds intègre l’ESG dans sa gestion.
Pourtant, toujours selon notre étude, seulement 37% des fonds décrivent les méthodes appliquées pour prendre en compte les PAI dans le cadre du test DNSH et 32% sont entièrement transparents sur les méthodologies de scoring, avec des informations sur les indicateurs, les pondérations utilisées et les limites de cette méthodologie.
Ces chiffres sont-ils la conséquence d’un manque de communication ou le reflet de difficultés face à la compréhension et à l’utilisation de la donnée récoltée ?
Si ces deux facteurs sont à prendre en compte, nous constatons chaque jour l’incompréhension des acteurs financiers utilisant un score ESG dans leur stratégie de durabilité face aux méthodologies des fournisseurs de données. Un phénomène déjà relevé par les régulateurs puisque la Commission Européenne a proposé un set d’exigences en juin 2023 afin de réguler les fournisseurs de données ESG, dans le but d’accroître la transparence et la compréhensibilité de leur méthodologie de notation.
Grâce à notre plateforme ESG Connect, nous accompagnons les institutions financières sur ces 3 étapes afin que leurs équipes puissent s’assurer que leurs investissements sont alignés avec leurs convictions.