La dégradation de la biodiversité représente un enjeu majeur pour le secteur financier. Les institutions financières, et particulièrement les assureurs, sont exposées à des risques significatifs en raison de leurs interactions avec les écosystèmes naturels, que ce soit à travers leurs dépendances ou leurs impacts.
Face à ces défis, WeeFin, en tant qu'expert de la finance durable, a participé à une consultation sur ce sujet crucial, apportant un éclairage sur l'évaluation et la gestion des risques liés à la biodiversité. Dans cet article, nous partageons notre vision et nos recommandations concrètes pour permettre aux acteurs financiers d'intégrer efficacement ces enjeux dans leur stratégie. Nous détaillons notamment les méthodologies et outils disponibles pour évaluer ces risques, ainsi que les actions concrètes à mettre en œuvre pour les atténuer.
En quoi consiste la consultation ?
L'EIOPA lance une consultation sur l'évaluation et la gestion des risques liés à la biodiversité par les assureurs dans le cadre de leur évaluation interne des risques (ORSA). L'objectif est d'aider les assureurs à évaluer et mitiger leur exposition aux risques de perte de biodiversité, qui peuvent avoir des impacts significatifs sur leurs investissements et leurs activités d'assurance. Les parties prenantes ont jusqu'au 26 février 2025 pour soumettre leurs commentaires qui permettront à l'EIOPA de finaliser son rapport à la Commission européenne d'ici juin 2025
Notre proposition
L'évaluation conjointe des risques climatiques et de biodiversité
WeeFin adopte une position nuancée concernant l'évaluation des risques climatiques et de biodiversité. Si nous considérons qu'à long terme, ces risques devront être évalués conjointement en raison de leur interconnexion, nous préconisons à court terme une évaluation séparée pour des raisons pratiques. Nous insistons néanmoins sur l'importance de maintenir une cohérence entre ces deux analyses.
Approches et outils d’évaluation
Concernant les méthodologies d'évaluation, WeeFin rejette l'idée d'un indicateur unique et privilégie une approche multidimensionnelle. Nous recommandons aux institutions financières de s'appuyer sur diverses sources de données complémentaires, telles que la source publique ENCORE pour l'analyse sectorielle, WWF Risk Filter pour l'analyse géographique, et des sources de données privées pour obtenir des métriques plus détaillées.
Actions concrètes recommandées
En termes d'actions concrètes, WeeFin préconise de se concentrer sur des objectifs à court terme plutôt que sur des cibles lointaines difficiles à atteindre telles que contribuer à l’objectif de nature positif ou encore s’engager à zéro perte nette de nature. Les stratégies d'atténuation recommandées comprennent les investissements dans le capital naturel, l'engagement actif auprès des entreprises, la mise en place de politiques d'exclusion ciblées et le suivi d'indicateurs spécifiques.
Points d'attention particuliers :
WeeFin met particulièrement l'accent sur l'importance d'adopter une approche progressive dans l'évaluation des risques liés à la biodiversité. Nous soulignons la nécessité de combiner expertise technologique et scientifique, tout en capitalisant sur l'expérience acquise dans la gestion des risques climatiques. Nous insistons également sur le besoin d'allouer des ressources dédiées, qu'elles soient financières, humaines ou technologiques.
En conclusion, malgré les défis liés à la disponibilité des données et à la complexité du sujet, WeeFin encourage les acteurs financiers à agir dès maintenant, sans attendre d'avoir des méthodologies parfaites, tout en s'appuyant sur des outils technologiques adaptés pour faciliter cette transition.
Pour lire notre réponse complète à la consultation, cliquez ici
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